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le Monde de kikushiyo
8 septembre 2014

Conte d'hiver - Eric Rohmer (1992)

"Conte d'hiver" me rapproche de l'univers cinématographique d'Eric Rohmer.Conte d'hiver

On reste pourtant dans un contexte très aseptisé dans lequel une histoire contemporaine s'habille d'un décor qui semble d'un autre temps, mais c'est bien Paris, son métro, son RER et tout l'environnement qui jalonne notre quotidien.  En fait, c'est le regard de Rohmer qui change le rythme habituel de notre perception des choses et nous transporte ailleurs.

L'expérience de ce film reste positive car le spectateur traverse, non sans difficultés, les méandres labyrinthiques de l'esprit tortueux de Félicie. Le motif de son indécision sentimentale fait tout l'intérêt de ce film et nous restons suspendu aux tâtonnements de Félicie. Ses choix de vie sont-ils les bons ?

Les multiples va-et-vient d'une femme entre ses prétendants peuvent parfois paraître lassants. Pourtant, on finit par éprouver de l'empathie pour Félicie qui n'a pas fait le deuil de son amour pour Charles. Un amour de vacances qui se termine par l'erreur ("lapsus" dit-elle) d'une adresse donnée trop rapidement sur le quai d'une gare. Plus tard, la petite Elise, âgée de quatre ans, sera la concrétisation de cette relation éphémère. Félicie est attachante, elle a besoin du recours à l'expérience pour assumer ensuite l'ampleur de toutes ses contradictions.

"Conte d'hiver" est un road-movie désespérément statique qui tente de comprendre les lois de la raison et les choix de vie sentimentale de Félicie qu'elle ne maîtrise pas, mais dont elle fait le pari que ce qu'elle espère (le retour de l'être aimé) finira par arriver. D'où l'hypothèse que la vie n'est jalonnée que par des hasards et des probabilités qui font que les protagonistes vont se rencontrer ou pas. C'est donc un film philosophique.

Elle n'a pas oublié son ancien amour. A présent, cette idéalisation d'un homme relève plutôt d'un phantasme qui l'empêche de vivre l'instant présent. Rohmer filme admirablement bien cette quête intérieure et les tiraillements de Félicie qui poursuit des chimères l'empêchant d'être dans le monde réel, ni de rendre l'affection aux hommes qui l'aiment.

"Conte d'hiver" fait parti du cycle des Contes des quatre saisons. On peut dire qu'une fois de plus, après "Ma nuit chez Maud" (1969), Rohmer s'inspire de la philosophie de Pascal pour aborder le destin de cette femme. Notamment tout le travail Pascalien sur le "Pari".

Conte d'hiver ( bande annonce )

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