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le Monde de kikushiyo
1 février 2014

Dallas Buyers Club - de Jean-Marc Vallée (2014)

"Dallas Buyers Club" est sorti le 29 janvier 2014 dans les salles. Autant l'affirmer tout de suite, ce film ne m'a pas ému une seule seconde. Il m'a paru aseptisé et fabriqué de toute pièce.dallas buyers club (1) Il faut dire que l'univers texan du rodéo à la frontière mexicaine n'est pas un quotidien qui m'est familier. Le produit est conçu pour le consommateur américain et tous les ingrédients qui lui correspondent : un héros qui se sacrifie et porte sur son corps les stigmates du mal qu'il combat ; une thématique très forte comme le sida, et surtout le très vendeur label "based on a true story", sans lequel ce film n'aurait aucune saveur car il y trop d'invraisemblances.

Paradoxalement, c'est un film devant lequel j'ai passé deux heures agréables (116 mn) parce que j'étais, il faut le reconnaître, troublé par l'interprétation de Matthew McConaughey, excellent dans le rôle d'un Beauf texan qui refuse l'idée d'une mort qui semble imminente. 

Ron Woodroof, jeune électricien qui gravite dans les backstages du rodéo et arrondit ses fins de mois par des paris, se découvre porteur du VIH après qu'on lui eut fait des examens sanguins. Sa vie va basculer et prendre une toute autre tournure lorsqu'on lui annonce qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre. Woodroof, macho et homophobe avait une vie dissolue. Consommateur de drogues, alcoolique, il avait des relations sexuelles non protégées, ce qui, dans les années 80's était un risque suicidaire (ça l'est toujours, mais en trente ans les nombreuses campagnes d'informations ont permis que la population soit renseignée).

Dans un premier temps, il est plutôt antipathique, mais Woodroof laissera peu à peu transparaître une certaine humanité dans ses relations aux autres, à mesure que le sida s'empare de son corps. On pourrait dire que sans attendre le jugement dernier, ni le purgatoire, il entame son repentir envers d'autres malades qui finissent par lui ressembler. En effet, n'acceptant pas le principe de sa réalité morbide, Woodroof va se lancer dans la vente des pilules antivirales, protéines et interférons qui ne sont pas approuvés à l'utilisation sur le sol américain par l'administration sanitaire, mais qui semblent plus efficaces que l'AZT autorisé dans le traitement des séropositifs.

Décidément, aux États-Unis la mode des scénarii (cinéma ou télévision) consiste à diagnostiquer aux héros une grave maladie et, quitte à complexifier l'histoire, leur annoncer un ultimatum vital engagé à brève échéance. A tous les coups, ceux-là se lanceront dans un commerce illégal pour le temps qu'il leur reste à vivre. Aurions-nous donc tous un hors-la-loi enfoui au plus profond de notre inconscient ? Quoiqu'il en soit, on retrouve cette même construction dans la série télévisée "Breaking Bad" (bientôt commentée dans le Monde de Kikushiyo) où Walter White, bon père de famille et professeur de chimie va apprendre qu'il est atteint d'un cancer du poumon. Là, patatrac, le voilà qui se reconvertit en fabricant de métamphétamine, côtoyant les dangereux cartels mexicains. A peu de chose près, c'est ce qui arrive à Ron Woodroof lorsqu'il se lance dans le trafic de médicaments.

dallas buyers club (2)

 Matthew McConaughey et Jared Leto ont tous deux été récompensés d'un Golden Globe pour leur interprétation. En effet, il y a une prouesse physique quant au travail que ces deux artistes ont fait (subir) à leur corps. Matthew McConaughey est méconnaissable tant il a maigri (plus de 20 kg). Transformation à la façon d'un Robert De Niro dans "Raging bull".

 

 

 

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