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le Monde de kikushiyo
11 janvier 2014

La Fin de l'homme rouge - ou le temps du désenchantement - de Svetlana Alexievitch (2013)

(NOTA : Svetlana Alexievitch a reçu le 8 octobre 2015 le Prix Nobel de Littérature : "Le totalitarisme a tranformé notre peuple. Nous sommes tous, victimes et bourreaux, traumatisés par cette expérience soviétique." dit Alexievitch dans Le Monde - samedi 10 octobre 2015).

"Un communiste, c'est quelqu'un qui a lu Marx, et un anticommuniste, c'est quelqu'un qui l'a compris..." (p.30)

la Fin de l'homme rouge

"La Fin de l'homme rouge" ou le temps du désenchantement - est paru le 4 septembre 2013 en France. Il a été élu meilleur livre de l'année 2013 par le magazine Lire et obtient le Prix Médicis Essai 2013. C'est un essai passionnant que j'ai approché avec quelque appréhension, mais qui au final se lit comme un roman. Svetlana Alexievitch déroule la fin de l'ère soviétique sans aucune ironie, uniquement en rencontrant les russes, en les questionnant et en retranscrivant ensuite les entretiens enregistrés. La qualité de l'ouvrage tient au fait que l'auteur s'est immiscé dans toutes les catégories sociales : les nouveaux riches, les clochards, les anciens aparatchiks, les mères de familles qui ont vues leurs fils partir en Afghanistan ou en Tchétchénie. Tous parlent de ces changements initiés par Gorbatchev en 1991.

On peut avoir son opinion sur ce changement, se dire par exemple que ce peuple est passé de l'idolatrie d'une idéologie à l'idolatrie de l'argent à présent. Y a-t-il un mieux ou un moins bien ? Quoiqu'il en soit, Alexievitch ne fait que nommer en laissant la possibilité aux protagonistes de s'exprimer. Ce qui en fait un récit avec de grandes envolées littéraires inhérentes à la littérature russe. Il y a du Tolstoï et du Dostoïevski dans "La Fin de l'homme rouge".

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