Ce film est un pur produit marketing destiné à une clientèle féminine de 25 à 35 ans. Alors, ne faisant pas parti de ce panel, c'est sûr, je n'ai pas aimé, mais alors pas du tout.LOLA Versus

Je ne vais pas raconter l'histoire parce qu'elle m'a déjà beaucoup lassée, mais le fil conducteur est d'essayer de comprendre ce qui rend une jeune femme hystérique, surtout lorsqu'elle habite dans les beaux quartiers de New york, qu'elle a des parents aimants et des amis très attentionnés, une vie sociale bien remplie et qu'elle prépare sa thèse (beau parcours scolaire...). Bon c'est sûr, son mec la largue à trois semaines du mariage, ça n'aide pas.

 Disons que j'avais fait l'effort d'aller voir "Lola Versus" car j'avais remarqué plusieurs critiques assez élogieuses sur ce nouveau-cinéma-new-yorkais. "Particulièrement attachant, le film séduit évidemment par la personnalité singulière de son actrice principale, la toujours adorable Greta Gerwig. Elle fait beaucoup pour le capital sympathie de cette ravissante comédie douce-amère. Parce qu'on a toutes un peu en nous une Lola..." affirme Melissa Blanco dans sa critique "EcranLarge" du 27 novembre 2012.

Bullshit. Je ne souhaite à aucune femme d'avoir ne serait-ce qu'une once de Lola. En effet, serait-ce un but de la vie que de devenir hystérique, de sortir avec son meilleur pote, de découvrir que sa meilleure amie sort elle-même avec son meilleur pote et d'être sans arrêt entre la dépression et les hurlements ? D'ailleurs, elle dit elle-même qu'elle ne peut pas se poser une seconde. C'est vrai et ça en devient stressant de la voir toujours sautiller sur place et de ne jamais s'arrêter. L'actrice devenait insupportable.

"Lola Versus" est une contre façon de la fabuleuse série TV "Sex and the City" revue à la manière du cinéma indépendant new yorkais, version Woody Allisme.

En ce mois d'août 2013 on me revend la même soupe réchauffée avec le nouveau film de Noah Baumbach, "Frances Ha", en salle depuis le 3 juillet 2013, toujours avec Greta Gerwig. Encore une fois, les commentaires sulfureux de mes amis les critiques parisiens me donnent la nausée : "Greta Gerwig, qui joue le rôle de Frances, n'a, elle, rien d'une citation. Elle est originale par son physique, qui change d'une scène à l'autre (elle ne paraît jamais le même âge), et par son jeu — tout un art de la gaucherie, pas loin du rhinocéros dans une échoppe de porcelaines." précise Louis Guichard sur telerama.fr . Et bien je n'irai pas voir ce film parce qu'on aurait pu transposer ces mêmes critiques à "Lola Versus". Je crois que c'est lié à la fascination actuelle pour Greta Gerwig.

Pour revenir un peu vers "Lola Versus", je dirai que ce film est une succession interminable de poncifs sur la petite bourgeoisie new yorkaise. Dommage que l'Obamania qui s'est emparée de l'Amérique en 2008 ait débouché sur ce type de cinéma s'appuyant sur des stéréotypes aussi creux. Les désirs de Lola sont-ils vraiment ce que veux une jeune femme citadine en 2013 ? Quoiqu'il en soit, le monde ne tournerait plus qu'autour des désirs sexuels féminins. L'homme ne serait plus qu'un objet phallique représenté dans le film par ce jeune architecte qui dessine des prisons et dont l'anatomie semble impressionner Lola.

Reconnaissons tout de même que le seul intérêt de ce film est de confirmer l'émergence d'une grande actrice. Greta Gerwig a beaucoup de charme. Elle est déconcertante dans cette petite comédie et montre une aisance devant la caméra qui peut, sur certains points, rappeler la grande époque de l'Actor Studio. On perçoit, en effet, que Greta Gerwig s'identifie totalement au personnage de Lola qu'elle interprète. Cette identification est affective et psychologique. Ne perdez pas votre temps avec ce film, dirigez-vous plutôt vers un bon Woody Allen, "Manhattan" par exemple.