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le Monde de kikushiyo
18 mai 2013

Le repos du guerrier (épisode 2) - by Kikushiyo

 

Depuis que le Grand Maître Keisuke Sadamori s'était adressé à Nagatoshi Nagamaru, il y avait eu des jours, puis des nuits et d'autres jours encore. Les pétales des fleurs de cognassiers perdaient leur teinte pourpre, s'affaissaient et, peu à peu, se répandaient sur le sol en un tapis rougeâtre.

 

7 samourais (2)Le printemps s'était écoulé si vite, les premières chaleurs de l'été alourdissaient l'atmosphère d'une étrange torpeur qui déposaient sur les visages un voile humide. Le vieux maître avait remis à Nagamaru une bourse remplie de Mon  () de cuivre, disant que cela devait être suffisant pour qu'il aille à Ōshū  (奥州市). Là-bas, il fallait qu'il demande où se trouve la demeure de Fuyuki Abe, appelé aussi "le bûcheron". Abe lui indiquerait le chemin à suivre. "Maintenant, trouve les Samouraïs qui, grâce à toi, protégeront la terre de notre ancêtre, l'Éternel Tadakata Ikeda. N'oublie pas que l'Acalanātha  (不動明王) te protège, mon cher frère, mais qu'il ne te donnera pas la victoire si tu ne la saisis pas." Lui dit le vieux sage avant de se retourner et de partir.

 

Son premier Mon, Nagamaru l'avait dépensé pour la traversée. Ensuite à Oma, il avait dû en donner cinq autres pour qu'on lui prépare un cheval avec une selle neuve. Il mis six jours à rejoindre Ōshū en longeant la côte orientale. Le cheval était rapide et les routes de la province d'Iwate étaient bien entretenues. La chaleur affaiblissait les corps, de telle manière à ce que Nagamaru dû s'arrêté à plusieurs reprises dans des Izakaya (居酒屋) pour s'y désaltérer et manger sur le pouce. Tant et si bien qu'arrivé à Ōshū, la bourse ne résonnait plus que de trois Mon.

"Connais-tu Abe le bûcheron ?" demandait-il aux femmes, aux enfants, à tous ceux qu'il croisait sur son chemin. "Si tu cherches des bûcherons, retourne à Hokkaïdo, là-bas ce ne sont pas les forêts qui manquent, n'est-ce pas ? Ici, beaucoup d'étrangers comme toi viennent, mais ce n'est pas pour s'adonner au travail du bois, mais plutôt des orpailleurs qui suivent les méandres de nos rivières." lui répondit un homme.

Enfin, c'est après une longue journée qu'un paysan pauvrement vêtu l'interpella. Il était assis au coin d'une route, près d'un tas de paniers d'osier qu'il devait vendre. Ce paysan, dont le visage rond et joufflu, ainsi que le ventre rebondi n'allaient pas de soi avec l'aspect miséreux de ses vêtements. Il avait longuement observé Nagamaru qui questionnait la terre entière. Il l'appella de la sorte :

- "Toi l'étranger bavard, pourquoi recherches-tu ce bûcheron ?"

- "Range tes questions auprès de tes paniers et dis-moi seulement si tu connais Abe ?" répondit le Samuraï qui s'étonnait de la curiosité du paysan.

- "Ton cheval est beau et ta bourse doit être bien pleine. Tout à un prix. Sache que ma chère femme m'attend, mais je ne peux pas lui ramener de quoi préparer le repas. Hélas, je n'ai vendu aucun panier. Paie moi un Kan de riz et je te guiderais jusqu'à Abe le bûcheron." lui dit le paysan qui souriait à pleine dents.

Sans autre discussion, Nagamaru céda et paya un Mon le riz qu'on entassait dans un panier du paysan.

- "Puisque grâce à toi, mon ventre va cesser le chant de la faim qui m'accable depuis bien trop longtemps, je tiendrais ma parole. Viens, suis-moi à présent." Le paysan, fier du panier qu'il portait en bandoulière, s'imaginait déjà les repas d'Onigiri (御握り; おにぎり) et d'Omusubi (おむすび) qu'Ayuko lui préparerait avec tout ce riz. En chemin, il ne put s'empêcher de sourire une nouvelle fois.

Un peu en dehors de la ville d'Ōshū, le paysan prit un chemin qui longeait le flan d'une colline. Au bout d'une heure de marche, il s'immobilisa devant ce qui devait être une cahute :

- "Abe" cria-t'il, "Fuyuki Abe" continua-t'il. C'est le silence qui lui répondit. Nagamaru fit quelques pas en  direction de la cabane et s'arrêta. Il comprit qu'Abe l'attendait à l'interieur. Le problème fût que s'il franchissait la porte, Abe l'assomerait sans autre sommation.

- "Fuyuki Abe, je m'appelle Nagatoshi Nagamaru. C'est le grand maître Sadamori qui m'envoie vers toi. J'ai fait un long chemin pour te voir, ne me chasse pas avant de m'entendre." Ces mots suffire pour que la silhouette imposante d'un homme apparue sur le pas de la porte.

- "Tu viens à la demande de mon maître, dans ce cas soit le bienvenue."

A SUIVRE...

21 mai 2013

 

 

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