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le Monde de kikushiyo
14 avril 2013

Django unchained - by Quentin Tarantino

Django-UnchainedLe nouvel opus de Tarantino, « Django Unchained »(2012) est explosif et reprend les codes du western spaghetti, surtout en faisant un certain nombre de clins d’œil au réalisateur italien Sergio Corbucci pour lequel Tarantino n’a jamais caché son admiration. Ennio Morricone apparait au générique pour la très bonne chanson d’Elisa Toffoli « Ancora Qui ». La chanson du générique de début est la même qu’en 1966 « Django » interprétée par Roberto Fia.  Bien sûr, Jamie Foxx n’a pas le regard bleu translucide et perçant de Franco Nero, mais le sien est tout autant expressif. D’ailleurs, Tarantino rendra hommage à Nero dans une courte apparition où les deux acteurs se croisent, on pourrait même dire qu'ils se toisent : "The D is silent."

Autant pour Corbucci que pour Tarantino, le KLAN est tourné en dérision. Dans la version 1966, les cagoules y sont rouges et la mitrailleuse de Django s’en donnera à cœur joie pour les mettre en déroute. Avec Tarantino, une scène d’engueulade est  jouissive entre encagoulés,  parce que les cagoules ne sont pas ajustées et les yeux ne tombent pas en face des trous. Très drôle. Ce sera l'occasion pour Foxx de se faire un carton au fusil à précision.

En dehors de cela et de certains mouvements de caméra latéraux sur pied fixe qui rappelle l’âge d’or du Western à la Sergio Leone, je me suis amusé à repérer les allusions au cinéma de Corbucci. Je n’ai, hélas, pas retrouvé la superbe idée originale de 1966, celle qui consistait à faire apparaitre Franco Nero à l’écran en trainant un cercueil et portant sa selle (voir l'extrait ci-dessous).  Mais, dans la dernière partie, lorsque Jamie Foxx est pendu par les pieds, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement avec « Navajo Joe » de Corbucci en 1966 où Burt Reynold aussi était appréhendé et attaché la tête en bas.  Y a-t’il d’autres références aux films de Corbucci ? Je n’en ai pas trouvé.

A part cela, les histoires des deux films n’ont peu, voire pas d’autres points communs, ne serait-ce que les "méchants". Tarantino s'attaque plutôt à la vieille Amérique des Etats du Sud, celle où la vie d'un être humain n'avait pas plus de prix qu'une machine, celle de l'esclavage, de la guerre de sécession. Django devra s'imposer face aux vieux fermiers blancs propriétaires d'esclaves qui n'hésitent pas à lancer leurs chiens sur des hommes (Candyland) ou bien combattre les hordes du ku klux klan qui lynchent et pendent ceux qu'ils ne considèrent pas comme des hommes.

« Django » est un vrai et bon Tarantino, avec une musique originale efficace. Des corps déchiquetés, du sang qui éclabousse les capsules de cotonniers des Etats du Sud. Et puis il y a un héro, un vrai, qui n’a qu’une obsession : retrouver sa femme. Jamie Foxx est efficace dans le rôle titre. Cet esclave libéré par le Docteur King Schultz (est-ce une allusion à Luther King ?), interprété par Christopher Waltz (l’acteur multi-récompensé pour son rôle du colonel Hans Landa dans « Inglourious Basterds » de Tarantino en 2009). Django va devenir chasseur de prime et fine gâchette du sud. Une fois de plus, Tarantino va s’en prendre à des clichés, comme à celui du cow-boy noir, ou bien encore en présentant un Léonardo di Caprio qui n’est plus « le roi du monde » mais le propriétaire de la ferme Candy, qui reste, encore aujourd’hui, pour les descendants d’esclaves, l’incarnation du mal. Antipathique cette fois-ci, le beau Léonardo retrouvera prochainement de sa superbe dans « Gatsby le magnifique » (commenté dans Le Monde de Kikushiyo).

Que du bonheur !

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